Miroirs

l'Afrique, longtemps restée dans les chaînes de l'esclavage et des valeurs imposées par l'Occident, a connu une nouvelle ère d'émancipation artificielle qui a vu naître des hommes étrangers à eux-mêmes, vidés de leur substance sociohumaine . Ces renégats, esclaves d'eux-mêmes, contribuent à pérenniser lerègne de l'impérialisme par l'assimilationisme et le complexe d'infériorité qui font d'eux la main noire de l'Occident. Par ce processus, on comprendrait que les caucasiens partis de corps restent fortement enracinés sur le vieux continent par le biais des néocolonialistes locaux vêtus du masque de patriotisme et d'africanité, valeurs chères aux martyrs de la résistance coloniale. Les esclavagistes, eux, jouissant de leur présomption de puissance cherchent à éterniser la mémoire coloniale par la sauvage coopération, les succursales et les geôles ésotériques . Ce mauvais mariage entre l'être et le paraître a fait émerger le culte des apparences, la cleptomanie, l'acculturation, l'ivresse du pouvoir et la vanité caractérielle qui ravalent l'Homme à l'instinctive bestialité. L'auteur dans ce recueil tente de redéfinir l'Homme et de proposer un sens à une existence pervertie par des valeurs anthropophages qui le deshumanisent . Le florilège est un ensemble de poèmes satiriques qui, au peigne fin, examinent froidement les différents aspects du pèlerinage terrestre. Ainsi ces textes sont des miroirs où l'homme voit l'illusion qu'il se fait de lui-même. Le lecteur y découvre un style des plus atypiques mais aussi une violente dénonciation des tares qui attachent l'homme au poteau des servitudes.